Extraordinary Women, une nouvelle comédie musicale des années 1920 qui captive actuellement les spectateurs au Jermyn Street Theatre, est un véritable joyau théâtral. Cette adaptation vibrante du roman de Compton Mackenzie de 1928 (dernière publication en 1953) transporte les spectateurs sur l’île mythique et ensoleillée de Scoglio delle Sirene, à Capri, où un groupe de femmes remarquables naviguent entre amour, ambition et libertés nouvellement acquises dans l’effervescence de l’après-Première Guerre mondiale. Avec une partition glorieuse de la lauréate d’un Tony Award, Sarah Travis (The Woman in White), des paroles spirituelles et une adaptation de Richard Stirling (The Canterbury Tales), ainsi qu’une mise en scène visionnaire de Paul Foster (The Milk Train Doesn’t Stop Here Anymore), cette production est une célébration joyeuse de la résilience et du charisme féminins qui laisse le public sous le charme.
Dès que le rideau se lève, le théâtre intime de 70 places du Jermyn Street Theatre se transforme en une élégante villa, magnifiquement recréée par le décor évocateur d’Alex Marker (The Maids). La scène, baignée dans les lumières lumineuses d’Alex Musgrave (The Beautiful Future Is Coming), semble à la fois vaste et intime, plongeant le public au cœur de l’histoire. Les costumes de Carla Joy Evans (Orlando) sont un régal visuel, mêlant le style emblématique des années 1920 à une touche moderne qui s’harmonise parfaitement avec l’énergie vibrante de la production.
La distribution est une force vive, offrant des performances aussi captivantes qu’unifiées. Sophie Louise Dann (Made in Dagenham) brille dans le rôle de Rosalba, sa présence imposante et sa voix riche ancrant la production avec une profondeur émotionnelle. Jasmine Kerr (The King and I) apporte un charme rayonnant à Aurora, sa complicité avec Dann pétillant d’authenticité et de tendresse. Monique Young (Six) insuffle à son rôle un mélange magnétique d’esprit et de vulnérabilité, sa voix puissante se démarquant dans les numéros d’ensemble. Jack Butterworth (The Importance of Being Earnest), seul acteur masculin de la distribution, est une révélation, passant avec aisance entre cinq rôles distincts avec une dextérité et un charme remarquables. Sa polyvalence garantit que chaque personnage, bien que fugace, laisse une impression durable, enrichissant les histoires des femmes sans les éclipser. L’harmonie de la troupe, sous la direction musicale de Sam Sommerfeld (The Sound of Music), est sublime, avec des mélodies complexes et des paroles intelligentes interprétées avec précision. Une légère stridence dans les notes aiguës, peut-être due à l’espace intime, n’entache que marginalement leur brilliance globale.
La partition de Sarah Travis est un triomphe, tissant des influences jazz, foxtrot, tango et black bottom qui évoquent les années 1920 tout en restant fraîches et intemporelles. Les paroles de Richard Stirling sont incisives et ludiques, capturant l’esprit et le glamour du roman de Mackenzie tout en y insufflant une sensibilité moderne. La chorégraphie de Jo Goodwin (Anything Goes) est un point fort, avec des mouvements sinueux et des séquences de danse inspirées de l’époque qui donnent vie à l’esprit hédoniste de l’île. Le metteur en scène Paul Foster maîtrise avec brio la scène compacte, utilisant des transitions et des entrées astucieuses pour maximiser l’espace et mettre en valeur la cohésion de la troupe. Sa vision unifie les nombreux éléments de la production – musique, mouvement et narration – en un tout fluide et exaltant.
Extraordinary Women est une fenêtre poignante et glamour sur un monde de privilèges, d’amour saphique et d’émancipation féminine. C’est une éruption de personnages et d’émotions, du rire aux larmes, qui célèbre les femmes qui osent vivre avec audace. Jouée jusqu’au 10 août 2025, cette comédie musicale est un incontournable pour quiconque recherche une expérience théâtrale éblouissante et empreinte de cœur. Le Jermyn Street Theatre prouve une fois de plus qu’il est un creuset de talents extraordinaires, et cette production est un témoignage éclatant de la puissance des histoires de femmes, racontées avec esprit, cœur et une audace sans complexe.
Broadwayguy 