Critique : Merrily We Roll Along

Merrily We Roll Along est une comédie musicale tellement unique, avec sa troublante histoire à l’envers et ses chansons inoubliables de Sondheim, que l’on a du mal à croire que ce fut un échec total lors de son création à Broadway en 1981. Les premiers spectateurs étaient si perdus que le producteur, Hal Prince, a même eu recours à des sweatshirts assortis portant le nom de chaque personnage, et pourtant la musical n’a survécu que pout16 représentations. A dire vrai, le spectacle, avec un livret de George Furth de George S. Kaufman basé sur la pièce de Moss Hart, a été modifié à plusieurs reprises depuis, jusqu’à ce qu’il éteigne sa forme la plus aboutie avec la production de Maria Friedman en 2012, qui reçut plus de critiques dithyrambique que tous les autres comédie musicales du West End cette année-là.

C’est une histoire sur la façon dont l’argent, l’ambition et le succès peuvent détruire les relations humaines. Frank Shepard, Charley Kringas et Mary Flynn sont des amis intimes au début, des étrangers amers et désillusionnés à la fin. Shepard compose des comédies musicales à succès mais il est séduit par la promesse de la gloire et de la fortune à Hollywood. Kringas écrit des paroles magnifiques mais ne veut que conquérir Broadway, tandis que Flynn, amoureux sans équivoque de Shepard, remporte un bref succès avant de finir en critique de théâtre qui ne peut contrôler ni la boisson ni son venin ! Un discours de Kringas au sujet de Shepard quand les compositeurs apparaissent à la télévision met fin à leur amitié de façon abrupte et permanente. Pendant ce temps, Shepard laisse tomber sa femme au foyer, Beth, pour les charmes plus évidents de Gussie Carnegie, une tète d’affiche de Broadway, et découvre que tous ses nouveaux « amis » ne sont que des hypocrites.

Merrily possède un lien profond avec la Guildhall School, où cet œuvre a eu sa première britannique le 28 mars 1983. Maintenant, il est de retour 36 ans plus tard, en tant que spectacle de fin d’année . . . même si la barre a été fixée haute par Grand Hotel, Crazy For You et Fiddler on the Roof ces dernières années. Naturellement, les acteurs-étudiants ont l’air plus à l’aise eux quand ils jouent les personnages de leurs propres ages dans l’acte II que quand ils jouent les même personnages deux fois plus âgés dans les premières scènes. Le narratif nous ramènent en arrière, année par année, de 1976 à 1957, où naissait une grande amitié sur un toit de Manhattan devant le lancement d’une fusée. Dans l’acte I, certains personnage semblant ne pas été touchés par le temps ; un peu plus maquillage grisonnant aurait été nécessaire pour rendre plus crédible le passage de 20 ans à un public dont beaucoup de néophytes.

Sous la direction de Martin Connor et du chorégraphe Ewan Jones, l’excellent travail d’équipe sur les numéros d’ensemble, comme la chanson titre, «Opening Doors», «Our Time» et «Old Friends», enthousiasme le public à chaque représentation. Après un début quelque peu incertain, Oli Higginson, Joseph Potter et Julia Randall jouent les trois rôles principales avec une confiance croissante. Le Kringas de Potter brille particulièrement dans le numéro difficile « Franklin Shepard Inc ». La voix quaisi lyrique d’Erica Nicole Rothman convient parfaitement à l’une des plus belles chansons de Sondheim, « Not A Day Goes By », autant la version amère devant le Palais de Justice dans l’acte I que la version heureuse avec Frank et Mary son jour de mariage dans l’acte II. Dans le rôle de Gussie, Isabella Brownson à l’opportunité de nous éblouir avec son grand numéro « Opening » dans l’acte II et dans celui de l’impresario, Nick Apostolina nous enthousiasme avec « It’s A Hit » lorsque la première comédie musicale de Shepard-Kringas, Magical Husbands, ouvre ses portes à Broadway.

L’orchestre de 16 musicien sous la direction de Steven Edis est le point fort de la soirée. Mais le décors d’Adam Wiltshire les lumières de James Smith sont également à l’hauteur.

Comme le dise les paroles de la chanson finale Our Time : « Voici ce qui se passe / nous sommes ce qui se passe / nous sommes les moteurs, nous sommes les ciseleurs / nous sommes les noms dans les journaux de demain ». Sondheim aurait pu être en train de parler des jeunes talents de la Guildhall School of Music and Drama sur le point de débuter dans le West End, comme c’est souvent le cas.

Merrily We Roll Along ne pouvait pas étre un meilleur choix, tellement l’esprit de l’œuvre est naturellement magnifié par la fugue de ses stars de demain, formées à la Guidhall School, dont les production ne sont pas à manqué sous aucun prétexte.

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