Critique : I Wish My Life Were a Musical

N’avons nous pas tous un jour souhaité que notre vie ressemble à une comédie musicale ? La revue à la fois corrosive et pleine d’affection d’Alexandre Bermange en résidence à Live at Zedel, I Wish My Life Were a Musical fait le tour de la question avec beaucoup d’humour et de dérision !
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Tout ce vous voulez toujours savoir sur le show-biz mais n’avait pas osé demander aurait pu être le titre de ce spectacle intimiste avec seulement quatre protagoniste et au piano le talentueux compositeur Alexander Bermange. En 90 minutes nous sommes transporté dans le monde des acteurs fraîchement diplômes, divas insupportables, chorégraphes sadiques, directeurs de castings sans scrupules, ingénieurs du son alcoolisés, fans obcessifs et producteurs radins.
Sans oublier le public qui en prend aussi pour son grade avec les retardataires peu discrets et les porteurs de chapeaux protubérants, sans parler de ceux rivés sur leurs iPhones pendant la durée entière du spectacle !
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C’est clairement l’envers du décor, ce qu’il y a derrière les paillettes et le glamour, qu’Alexander nous révèle avec beaucoup d’humour et d’intelligence.
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Chacun des cinq brillants acteurs /chanteurs nous confie sa propre histoire. Tout d’abord Magdalena Alberto, vue au Dominion dans Evita et War of the Worlds ainsi que dans le rôle de Fantine dans la tournée internationale célébrant le 25e anniversaire des Misérables, qui découvre que tout le monde a choisi sa chanson à l’audition et s’en tire avec dignité en prétendant de ne pas avoir voulu le rôle de toute façon !
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Lucas Rush, vu récemment dans le rôle de Mrs Meyers dans Thoroughly Modern Milly et dans American Idiot aussi dans le West End, campe avec brio la doublure qui a un triste sort, réduit à souhaiter que la star ait un accident ou tombe malade !
L’excellent Cedric Neal, Berry Gordy dans Motown, Sporting Life dans Porgy & Bess à l’Open Air, l’arbitre dans Chesd au Coliseum et le rôle titre du reverand Martin Luther King dans la version concert du musical King, est impressionnant dans le rôle de l’acteur à l’article de la mort voulant malgré tout monter sur scène à tout prix !
Mais la soirée appartient à la merveilleuse Suzie Mathers, seule membre restant du précédent cast à Zedel en avril dernier. Véritable équivalent britannique de Kristin Chenoweth, pas un hasard si elle incarna Glinda dans Wicked pour le 10e anniversaire de la pièce, elle est absolument époustouflante dans son numéro « The Diva’s in the House », manipulant l’adulation de ses admirateurs en tenant la dernière note pour une durée exagérée, avec, souci du détail, un éclairage aux nuances vertes !
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Bien servi par la nouvelle mise en scène de Derek Bond (Sweet Charity à Manchester), qui ajoute plus de chorégraphies, notamment pour la nouvelle chanson « A Step Too Far », Alexander S. Bermange confirme ici son statut de compositeur original et créatif, non sans rappeler l’élégance de Noël Coward, la virulence satirique d’un Brecht, et les nuances d’un Sondheim.
Décidément plus subtil que l’hilarant Spamilton, I Wish My Life Were a Musical est maintenant une œuvre aboutie, depuis son ouverture bourrée de clins d’œil jusqu’au rappel de circonstance. Si vous avez manqué cette spirituelle revue, elle sera reprise prochainement, toujours dans le cadre magique de la brasserie Zedel, à quelques mètres de Piccadilly Circus.

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