C’est vraiment triste que cette superbe production de Doctor Dolittle The Musical, d’après le film de 1977 de Richard Fleischer avec Rex Harrison et ici dirigée par Christopher Renshaw, interrompe prématurément sa tournée après la programmation actuelle au New Theatre Oxford en raison de la faiblesse des ventes de billets et des critiques mitigées.
L’attention portée aux détails authentiques des marionnettes par Nick Barnes, ainsi que la dextérité et les talents des acteurs-marionnettistes (dirigée par Jimmy Grimes), est à un niveau d’originalité presque équivalent à celui du Roi Lion et de War Horse.
Les mouvements bien étudiés des animaux, y compris l’incarnation du meilleur ami de l’homme, Jip le Chien (incarné par Jacob Fisher et Richard Vorster), le fanfaron effronté de Chee Chee (Tom Norman et Emily Essery donnent au chimpanzé un personnage qui rivalise avec George le Petit Curieux), et la solide fiabilité de Gub Gub le Cochon (Emily Ann Potter et Emma Lloyd) rendent convaincante la ménagerie constamment agrandissant de Doctuer Dolittle.
La production relève tous les défis, y compris l’énorme Le Grand Escargot Rose, qui envahit la scène, tandis qu’Evan James et Ross Meagrow, dans le rôle du méchant Pushmi-Pullyu.
Les dessins d’enfant qui constitue le décor (conçu par Tom Piper) confèrent à la production une qualité juvénile. Bien qu’ils puissent sembler avoir l’air amateur au début du spectacle, ils prennent tout leur sens lorsque l’intrigue progresse avec les apparences prenantes et oniriques.
Mark Williams, bien que limite vocalement, succédant dignement Rex Harrison dans le rôle principal, est crédible dans sa préférence pour ses amis les animaux et son dédain tenace pour la race humaine, particulièrement dans la plus jolie ballade, « When I look Into Your Eyes », chantée devant l’otarie. Vicky Entwistle se démarque dans le rôle de Polynesia. Dès la chanson d’ouverture, sa voix correspond parfaitement au caractère du perroquet voyeuriste, assistée physiquement par Jane Crawshaw et Ellie Seaton, qui font voler cet oiseau exotique.
Brian Capron double avec succès les rôles d’explorateur Straight Arrow et d’Albert Blossom, maître du cirque inspiré de Thénardier de Victor Hugo, et Adele Anderson remporte un succès plus crédible avec son interprétation de « Lady Bellowes »qu’avec son interprétation de Poison Arrow, personnage qui devient une caricature de Patsy dans la série Absolutely Fabulous.
Mollie Melia-Redgrave est ravissante dans le rôle d’Emma Fairfax, mais il ne fait aucun doute que Patrick Sullivan, dans le rôle de Matthew Mugg, est la revelation du spectacle avec son accent irlandais effronté, son charme juvénile et sa voix puissante, qui n’est pas sans rappeler le grand Anthony Newley, qui interprétait le rôle dans le film.
Les producteurs Music & Lyrics, en association avec le Churchill Theatre Bromley, aurait souhaité un meilleur destin pour cette tournée écourtée qui, avec quelques améliorations, aurait potentiellement pu être transférée dans le West End.
Quel dommage !, car c’est une rare occasion d’attendre la partition officielle de Leslie Bricusse, compositeur légendaire des thèmes de James Bond et parolier de Victor Victoria et Jekyll and Hyde. Contrairement à beaucoup de musicals contemporains, les standards sont nombreux, depuis « Talk to the Animals » jusqu’a « After Today », en passant par le standard de jazz qu’est devenu « When I Look Into Your Eyes », repris par Linda Eder et Diana Krall
Doctor Dolittle the Musical se joue au New Theatre, Oxford jusqu’au 26 janvier 2019. N’hésitez pas a vous y rendre.