Critique : Big the Musical

Big the Musical — avant Spiderman: Turn Off the Dark et King Kong —  était le flop le plus coûteux sur Broadway.  Ce musical avait perdu la totalité de son investissement de $10,3mn lors de sa fermeture six mois après son apparition en 1996, après avoir été snobé par les Tony Awards pour une nomination dans la catégorie du Meilleur Musical.

Même s’il avait un réalisateur britannique — le regretté Mike Ockrent (dont les succès comprenaient Me and My Girl et Crazy for You aux deux côtés de l’Atlantique), travaillant avec la géniale chorégraphie de Susan Stroman (son épouse) — aux commandes, il n’a été transféré au Royaume-Uni que vingt ans plus tard, quand en 2016 une nouvelle production a commencé à tourner à Dublin,entre autre, récemment dirigée et chorégraphiée par Morgan Young, après sa première britannique au Theatre Royal Plymouth. Cette production, qui donna lieu à un CD, avait en tété d’affiche, comme maintenant, Jay McGuiness dans le rôle de Josh Baskin, un gamin âgé de 12 ans prématurément propulsé à l’âge adulte (joué dans le film original de 1988 par Tom Hanks), après avoir fait un vœu à une machine s’appelant Zoltar Speaks.

La persévérance a porté ses fruits : Big a lui-même grandi.  Il est devenu une grande et éclatante comédie musicale du West End au Dominion Theatre, l’un des plus grands théâtres de Londres. La taille de ce dernier est trop souvent son point faible aussi, car les spectacles ont une tendance à se noient dans son vaste vide.  Donc, la première chose positive à dire à propos de Big, c’est que, conçu de manière spectaculaire par Simon Higlett, il occupe réellement l’espace.

Les intérieurs architecturaux de la maison du jeune Josh et de son meilleur ami et voisin Billy se trouvent de chaque côté de la scène, avec un grand mur vidéo entre les emplacements de réinitialisation, qui s’effectue remarquablement. Ils se dissolvent dans les bureaux de l’entreprise de jouets où Josh finit par travailler (en tant que « Vice-Président pour l’évaluation de la production »), et dans l’appartement qu’il acquiert.  

C’est dans cet appartement où se déroulent ses premières expériences avec le sexe opposé.  Big faisait partie des « age-changing » comédies américaines qui étaient populaire au cinéma fin des années 80, mais il été le seul a franchir cette ligne ( comme le dit l’air principal!). Est-ce que l’on doit croire que les gamins de 12 ans veulent coucher avec une femme qui a l’age de sa mère, ou de sa professeur? que les hommes veulent retourner à l’age de 12 ans pour faire pareil? que les femmes aimeraient coucher avec un gamin qui vit dans le corps d’un homme? Quel que soit le fantasme de base, lors de la sortie du film, cette scène a fait beaucoup parler, certains spectateurs le trouvant géniale, d’autres perturbant.  

Mais la vrai joie de cette histoire — et de l’adaptation théâtrale astucieuse et drôles par John Weidman du scénario original de Gary Ross et Anne Speilberg — n’est pas sexuelle. Sa joie, c’est le prisme faussé à travers duquel elle est racontée.  Un enfant se voit soudainement promu, pas seulement prématurément en adulte, mais dans cet état merveilleux de jeune adulte où on peut encore être un enfant, sur le plan professionnel au moins.

Le deuxième et plus important plaisir de la production est la performance aux yeux écarquillés et émerveillés de Jay McGuiness. L’ancien membre du « boy band » The Wanted et vainqueur du concours Strictly Come Dancing en 2015 est un chanteur accompli et un danseur naturel, et, en tant qu’acteur, il possède une chaleur évidente .

Ce chaleur est la signature de toute la production, pleine de performances attrayantes. Wendi Peters et Matthew Kelly (respectivement mère et nouveau patron de Josh) brillent, et Kimberley Walsh, l’intérêt amoureux de Josh, Susan, est magnifique. Dans les deuxièmes rôles fantastiques est une série d’enfants qui jouent en rotation les versions plus jeunes de Josh et Billy et leurs amis.

La partition de David Shire et les paroles de Richard Maltby sont mélodieuse ; c’est surtout un délice d’avoir à Londres pour deux mois un authentique « old fashioned » musical de Broadway dont on peut fredonner les chansons à la sortie ! La chanson « Cross the Line » (franchir la ligne) résume parfaitement ce charmant musical à découvrir jusqu’à fin octobre au Dominion. 

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